Corse 2016

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Soirée des vins Corse, du 8 novembre 2016

Pour cette soirée animée par Stéphane LE REST, ce dernier nous fait traverser la mer Méditerranée, pour atterrir en Corse.

La Corse est riche de terroirs d’une grande variété : un décor très montagneux, beaucoup de soleil, mais de belles précipitations également, avec des vents bien présents qui évitent la propagation des maladies. Autre fait remarquable, c’est une région dans laquelle on trouve de nombreux cépages, essentiellement autochtones.

L’appellation principale, « vins de Corse », recouvre 1200 ha, alors que ce sont, en moyenne, 100 à 200 ha pour chacune des 8 autres appellations. La Corse est la 1ère région en France pour ce qui concerne l’ensoleillement (2 900 h/an, contre 1 700 h pour la Bretagne à titre de comparaison locale…), alors que le niveau de pluie est le même pour les deux régions.

Le contraste est net entre la partie montagnarde et celle des côtes. Des vents réguliers assèchent les grains, évitant ainsi la propagation des maladies. Voici les principaux vents :

  • Mistral et Tramontane (N-O) apportent froid et sec, parfois violent pour la Tramontane
  • Le Grégale (venant de l’Italie – Est) apporte la pluie
  • Le Libecciu (venant de Gibraltar) apporte aussi la pluie
  • Le Sirocco venant du Sahara chaud et sec, apporte parfois du sable peu apprécié des vignes
  • La brise de mer donne une bonne fraicheur aux vins

Pour ce qui est des terroirs, 4 sols dominent, offrant une bonne variété : granit, schistes, roches volcaniques et sédimentaires (calcaire, sables et sols en décomposition).

 

Voici les différents vins dégustés :

  1. Pour se mettre en bouche : un rosé limpide et d’un beau rose saumoné ; le 1er nez est frais, sans pour autant être très expressif, avec des arômes de fraise des bois. A l’agitation, on reste dans des notes de petits fruits rouges légers. En bouche, l’attaque est franche, vineuse, avec une petite amertume en finale. La terrine de poisson qui l’accompagne se marie parfaitement (IGP Ile de Beauté « Rosé d’été » 2015, du Domaine Vecchio, à 8,90 €).
  2. Nous continuons avec un blanc bio que Stéphane a mis en carafe pendant 4 heures avant de nous le proposer. Brillant et limpide, d’un jaune pâle, le 1er nez est vraiment très léger. A l’agitation, il révèle de la fraicheur, avec des notes de fruits blancs (poire). En bouche, on découvre une belle finesse, de la fraicheur, des arômes citronnés, voire un peu épicés. Mais l’originalité de ce vin est son cépage, le Bianco Gentile, qui avait pratiquement disparu de la Corse au profit du Muscat. Replanté à titre expérimental par Antoine ARENA en 1997, « ce vin est une rareté vinifiée en sec », avis aux amateurs de vins étonnants…. Dégusté avec un fromage de chèvre Mothais, nous apprécions le gras et la rondeur de ce vin. (Vin de France « BG » 2015, Antoine ARENA, à 24,90 €)
  3. Nous voilà prêts à déguster les rouges de l’ile de Beauté… Après sa robe rouge clair, nous découvrons, au nez, des arômes de fruits rouges (cerise griotte), auxquels s’ajoutent des notes épicées. A l’agitation, ce sont plutôt des arômes évolués qui apparaissent. La bouche est ample, toujours baignée par ces fruits rouges, avec une légère amertume en final. L’alliance avec la tome de brebis est parfaite (Corse Porto-Vecchio « Nielluciu » 2014, Domaine Torraccia, à 18,10 €)
  4. Pour le deuxième rouge, nous faisons connaissance avec un assemblage de trois cépages : le Nielluciu, la Syrah et la Sciaccarellu. Sa robe est d’un rouge cerise, et son nez nous entraine vers des notes épicées, de réglisse et de plantes aromatiques. Une bouche toute en fraicheur, avec des tannins soyeux, dans laquelle nous sentons encore des notes d’anis ou de thym. Accompagné d’une mousse de canard délicieuse, c’est en fait le vin que j’ai préféré…. (Corse Figari 2014, Clos Canarelli, à 27 €)
  5. Le troisième rouge que nous découvrons est un assemblage de Nielluciu (90%) et de Grenache (10%). Issus d’une vigne exposée au Sud-Ouest sur un sol argilo-calcaire, les raisins profitent d’un microclimat dû à l’influence maritime du Golfe de St Florent qui permet une bonne maturité, tout en évitant les maladies. La robe est d’un rouge profond, de loin le plus intense de la sélection de cette soirée. Au nez, nous découvrons une bonne intensité aromatique. C’est un mélange de fruits noirs compotés, avec une pointe de cacao. Le deuxième nez, assez fin, confirme cette note cacaotée. La bouche révèle une certaine tension, de l’acidité (gage d’une bonne garde) et toujours ces fruits rouges. Nous l’accompagnons d’un pâté de campagne qui lui va parfaitement, mais une viande rouge ou même un gibier lui iraient également (Patrimonio « E Croce » 2013, Yves Leccia, à 21.30 € – en cours de conversion au bio)
  6. Notre dernière étape nous entraine vers le cap Corse. Nous y découvrons un Muscat d’un bel éclat, avec des reflets argentés. Le nez révèle des arômes d’agrumes, avec une certaine fraicheur, mais aussi des notes végétales. En bouche, cette fraicheur est toujours présente, avec des senteurs sucrées et anisées. Nous dégustons ce muscat avec un Roquefort, mais une tarte au citron aurait été parfaite également, tant qu’une certaine acidité vient contrebalancer le côté liquoreux du vin  (Muscat du cap Corse, Yves Leccia, 31 €.

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