Bernard Huang s’installe, en 2009 comme négociant-conseil en vins, à l’Hermitage.
Grand gouteur de cuvées, il promeut une quarantaine de domaines auprès de professionnels d’Ille-et-Vilaine, des Côtes d’Armor et du Morbihan ; intervient comme jury dans des concours de vins et ne loupe aucune occasion pour mettre sa véhémence au service du partage, de la convivialité et surtout du plaisir de déboucher des divesbouteilles. Mais il l’avoue : il a longtemps tenté « de ne pas céder aux sirènes des métiers de bouche et à l’hédonisme ». Pas simple quand on a développé très jeune un goût pour la gastronomie. « Je suis né d’un père Taïwanais et d’une mère française. Dans les années 80, ils ont ouvert un restaurant chinois. Celui-ci est devenu rapidement le gastronomique du coin. J’ai passé mon enfance à l’étranger. J’ai découvert le vin, en 1986, en arrivant en France pour mes études. J’avais 14 ans. À 15 ans je commençais à acheter des bouteilles. À 16 ans je saoulais mes camarades de mes conversations vineuses. Mais pour être franc, même si j’avais compris qu’un bon vin valorise l’expérience gustative, je ne prenais pas grand plaisir à la dégustation ». Malgré ses prédispositions, il choisit le management. Sa maîtrise en poche, il entame une carrière en Asie du sud-est. « Lors de mes passages en France, je continuais à acheter du vin. Je me suis progressivement retrouvé propriétaire de 1300 bouteilles ». En 2000, le destin s’en mêle. Sa carrière oscille vers l’alimentation. Bernard Huang intègre une entreprise de conserves, d’ingrédients et d’aides culinaires asiatiques et africains. Il continue ensuite par l’épicerie bio italienne qu’il implante en Malaisie, notamment dans les grands hôtels et restaurants, à la faveur de soirées mets et vins. En 2008, à son retour en France, il est trop tard pour faire marche arrière. La passion a vaincu la raison « Franck Ramage , un ancien du George V aujourd’hui responsable du pôle Wine & Management de l’Ecole de cuisine Cordons Bleus à Paris, m’a formé. J’avais besoin d’acquérir les fondamentaux et une grille de lecture de ce que je goûtais. Le vin est une expérience sensorielle mais sans les bases on a tendance à choisir en fonction des prix, des appellations ou à déléguer à celui qui semble savoir. Cette forme d’inhibition s’explique par l’enjeu d’image. Mon objectif dans les sessions de formation est de faire oublier les codes, de piquer la curiosité et de transmettre les outils qui permettent à chacun d’être à l’écoute de ses sensations. Il s’agit, en toute humilité, de partager et d’échanger sans snobisme ou idées préconçues. Une forme de philosophie. »